Au bureau, certains de mes patients qui se plaignent de douleurs au dos réalisent que celles-ci coïncident habituellement avec une soirée où ils ont porté leurs talons hauts. On me demande souvent : « Est-ce que mes douleurs au dos peuvent être dues au fait que j’ai porté mes talons hauts hier? ». En surfant sur le web, j’ai trouvé un rapport de recherche sur le sujet et j’ai pensé qu’il serait approprié d’en parler et de susciter quelques discussions. La réponse facile à ce commentaire est que cela peut effectivement créer une fatigue musculaire ou des raideurs dans les mollets, que ça change l’alignement de la colonne et crée une compensation, mais est-ce vraiment le cas ? De plus en plus de chercheurs se penchent sur le sujet. Cette recherche a étudié l’impact du port de talons hauts sur les muscles érecteurs du rachis (les muscles situés près de votre colonne) ainsi que l’effet sur le bassin lors de la marche.
Les femmes portent des talons hauts depuis le 17e siècle, que ce soit pour le travail ou en société. Certaines statistiques indiquent que 59% des femmes portent des talons hauts de 1 à 8 heures par jour. Certains pensent que les talons hauts changent et élèvent le centre de gravité du corps, ayant pour effet de modifier la stabilité de la posture et d’affecter la synchronisation du muscle lombaire et ainsi causer des raideurs et de la douleur. Ils tendent aussi à affecter la courbe du bas du dos, appelée lordose, en l’augmentant et changent la manière dont les femmes marchent ou alors transforment les mécanismes du bassin. Ces faits sont-ils réels ? Qu’en dit la recherche ?
Cette étude a analysé le cas de 31 jeunes femmes (entre 20-25 ans) et de 15 femmes d’âge moyen (entre 45-55 ans). On leur a demandé de porter des talons aiguilles 1 heure par jour pendant la semaine précédant leur participation à l’étude. Elles se sont par la suite rendues au laboratoire où on leur a demandé de marcher de 3 manières différentes. 1) sans chaussures 2) avec des chaussures munies de talons de 4cm (talons bas) 3) avec des chaussures d’une hauteur de 10cm (talons hauts). Les talons bas et les talons hauts avaient tous deux une base de 1cm. Les chercheurs les ont fait marcher 6 fois et ont fait la moyenne. On a aussi étudié leur posture pendant 10 secondes. Ils ont analysé les muscles du bas du dos et le mouvement du bassin.
Les résultats les plus importants de cette études montrent que lorsque les femmes portaient des talons aiguilles de 10 cm, l’activité musculaire dans le bas du dos augmentait de manière significative lors de la marche, et ce dans les deux groupes d’âge. Cela peut éventuellement avoir des effets cliniques et conduire à une fatigue musculaire accumulée, à une limitation des mouvements, peut créer des tensions accumulées et modifier le profil de la charge articulaire. Les hypothèses peuvent maintenant s’appuyer sur de la recherche. Un autre résultat intéressant a démontré que le mouvement du bassin a changé dans le groupe d’âge jeune mais est resté le même dans la catégorie d’âge moyen, ce qui pourrait indiquer qu’après plusieurs années, le corps des femmes s’adapte aux changements mécaniques que le port de talons hauts lui fait subir !
J’ai trouvé cette recherche intéressante et appropriée considérant les caractéristiques démographiques de ma clinique. Je ne vous dis pas de ne pas porter de talons, mais soyez consciente que vous pourriez en souffrir le lendemain. J’imagine que l’adage qui dit qu’il « faut souffrir pour être belle » s’applique peut-être dans ce cas-ci !
Veuillez s’il-vous-plaît me dire si vous voyez une différence dans vos douleurs lombaires dépendemment de la hauteur de vos talons et de la durée pendant laquelle vous les portez ?
Valérie
C’est vraiment intéressant. Il faut que je dise à ma femme. Est-ce qu’il va falloir trouver un chiropraticien si on ne porte pas de bonnes chaussures?
Si vous éprouvez des douleurs n’hésitez pas à consulter votre chiropraticien!
ma mère se plains souvent de mal au dos quand elle portes les talons pendants trop long temps, mais elles à besoins déjà d’un chiropraticien pour d’autre choses.